Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/168

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Sans une hésitation Galaad y entra, suivi de la jeune fille ; les deux autres, après un instant de réflexion, les imitèrent. Ils regardèrent en tous sens, visitèrent le vaisseau de l’avant à l’arrière : nul être vivant. Mais au centre ils avaient trouvé un lit tout couvert d’une somptueuse étoffe. Galaad la souleva : le lit était d’une richesse inouïe ; une couronne d’or était posée au chevet, et au pied une épée à demi tirée du fourreau.

Le pommeau de cette épée était d’une seule gemme mais qui avait en soi toutes les couleurs qu’on peut voir sur la terre ; et chacune de ces couleurs possédait une vertu particulière. La poignée était faite d’os tirés de deux bêtes très étranges : l’une, un dragon, ne vit que dans les monts sauvages de Calédonie, l’autre converse aux rives de l’Euphrate. Et telle était la vertu de cette poignée que quiconque la tenait n’avait garde de souffrance ou de fatigue, et perdait incontinent la mémoire de tout, hormis la chose pour laquelle il