Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tout un vaste pays, languit depuis deux ans de la lèpre. Elle a fait venir tous les médecins connus, en vain ; seul un vieillard un jour nous a dit qu’elle guérirait si elle pouvait laver ses plaies dans le sang d’une vierge parfaitement pure, et qui fût fille de roi. Depuis, nous arrêtons toutes les jeunes filles qui passent. Seigneurs, vous savez maintenant la cause de notre coutume ; vous agirez comme il vous plaira. »

La sœur de Perceval tira alors à l’écart ses compagnons et leur dit :

― Ainsi cette femme souffre un martyre affreux ; je l’en puis tirer si je veux, et si je veux elle en mourra. Dites-moi ce que je dois faire.

― Mais, dit Galaad, vous-même, qui êtes faible et tendre, vous y succomberiez.

― Eh bien, j’aime mieux mourir de cette guérison que de laisser recommencer la bataille, qui ne peut finir sans la perte, bien plus déplorable, de beaucoup de vaillants hommes, sans la vôtre peut-être…