Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/208

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de promontoires et d’îles qui entoure la Bretagne, il voguait à l’aventure, longeant des côtes tantôt horribles et tantôt accueillantes. Parfois il passait si près qu’il pouvait parler aux ermites habitant les grottes des rivages : la barque s’arrêtait à quelque rocher rencontré, l’ermite venait s’accouder au bordage, et bénissait Lancelot de vivre si merveilleusement ; puis le vent ou la marée remportaient l’esquif…

Pendant quelque temps, sur la barque que le corps de la sainte protégeait de tout danger, Lancelot eut la compagnie de son fils Galaad. Il était venu un soir que la barque, poussée par le flot dans une rivière, longeait un joli rivage boisé. Lancelot avait entendu un froissement de branches, un pas de cheval, puis il avait vu un grand chevalier apparaître, mettre pied à terre et sauter dans la barque ; sous la nuit tombante, il ne l’avait pas reconnu d’abord. Mais après avoir achevé ensemble, dans des îles ignorées, maintes aventures extraordi-