Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/224

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Perceval. « Voyez, se disaient entre eux les trois chevaliers, comme la morte tient sa promesse ! » Ils lui donnèrent, au Palais Irréel, la sépulture qui convenait à une fille de roi et à un corps saint.

Quand le roi du pays, qui était sarrasin, connut ces miraculeuses nouvelles, il voulut voir les trois chevaliers et leur fit raconter leurs aventures. Mais il n’en crut rien ; il jugea que c’étaient trois enchanteurs et traîtres mauvais, et les fit jeter en prison. Or il advint qu’au plus profond de leur cachot une lumière surnaturelle brilla, comme si le mur se fût ouvert sur l’infini du ciel. C’était le Saint Graal ; et tant qu’ils furent enfermés, il emplit leur prison de clarté et leurs âmes de béatitude.

Cependant le roi sarrasin, atteint soudain d’un mal mystérieux, languissait et ne pouvait ni guérir ni mourir. Au bout d’un an, parvenu à la limite de la souffrance et de la faiblesse, le repentir lui vint. Il manda les trois chevaliers et leur cria merci de ce qu’il les avait maltraités à tort.