Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/45

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vous de droit car nous savons bien que le meilleur chevalier du monde, c’est vous.

Mais Lancelot, pris d’on ne sait quelle crainte devant le mystère de cette épée, répond avec humeur :

― Non, Sire, elle n’est pas à moi, et je n’aurai pas l’audace d’y porter la main : je n’en suis pas digne !

― Essayez pourtant, insiste le roi.

― Non, Sire, car quiconque y touchera à tort sera châtié.

― Qu’en savez-vous ?

― Je le sais, et vous verrez plus tard !

Le roi s’étonne du refus singulier de Lancelot ; puis, s’adressant à monseigneur Gauvain :

― Beau neveu, lui dit-il, essayez, vous !

― Sire, avec votre permission je n’en ferai rien, puisque messire Lancelot se récuse. À quoi bon m’en mêler ? On sait assez qu’il est bien meilleur chevalier que moi.

― Vous essayerez cependant, reprend