Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le roi, sinon pour avoir l’épée, du moins pour m’obéir.

Aussitôt Gauvain saisit la poignée de l’épée et tire, mais l’épée ne bouge pas.

― C’est assez, mon cher neveu, dit le roi, vous avez bien satisfait à mon désir.

― Messire Gauvain, s’écrie Lancelot, sachez que pour ce geste vous recevrez un jour de cette épée un tel coup que vous donneriez un château pour n’y avoir jamais mis la main !

― Seigneur, répond Gauvain, je n’en puis mais ; même si j’avais été certain d’en mourir sur-le-champ, j’aurais agi ainsi, pour accomplir la volonté de mon seigneur le Roi.

Et Artus, entendant ces paroles loyales, regrette ce qu’il a fait faire à son neveu. Puis il invite Perceval à tenter l’aventure, et Perceval, insouciant, le fait volontiers, « pour tenir compagnie à monseigneur Gauvain », dit-il. Mais lui non plus ne put retirer l’Épée. Toute la cour com-