Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/57

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Le Graal.


Au repas du soir, tous les compagnons de la Table Ronde étaient assis à leurs places : soudain un coup de tonnerre retentit, si violent qu’il ébranla le palais, et un rayon de soleil entra dans la salle, sept fois plus clair que la lumière du jour. Les assistants se regardèrent, mais aucun n’avait le pouvoir de parler. Et sur le palais un silence surnaturel régna.

Alors le Graal entra, voilé de soie blanche, porté par des êtres invisibles. Il vint par la grand’porte, et le palais s’emplit aussitôt de senteurs, comme si tous les parfums du monde s’y fussent répandus. Puis il alla par la salle et tourna autour des hautes chaires. À mesure qu’il passait, les convives voyaient les tables se charger devant eux de leurs mets préférés, sans qu’aucun valet y mît la main. Quand tous furent servis, le Graal disparut et les convives purent de nouveau parler. Le