Page:La Révolution surréaliste, n03, 1925.djvu/3

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A Table Quittez les cavernes de l’être. Venez. L’esprit souffle en dehors de l’esprit. Il est temps d’abandonner vos logis. Cédez à la Toute-Pensée. Le Merveilleux est à la racine de l’esprit. Nous sommes du dedans de 1 esprit, de l’intérieur de la tête. Idées, logique, ordre, Vérité (avec un grand V), Raison, nous donnons tout au néant de la mort. Gare à vos logiques, Messieurs, gare à vos logiques, vous ne savez pas jusqu où notre haine de la logique peut nous mener. Ce n’est que par un détournement de la vie, par un arrêt imposé à l’esprit, que l’on peut fixer la vie dans sa physionomie dite réelle, mais la réalité n’est pas làdessous. C’est pourquoi, nous, qui visons à une certaine éternité, surréelle, nous qui depuis longtemps ne nous considérons plus dans le présent, et qui sommes à nous-mêmes comme nos ombres réelles, il ne faut pas venir nous embêter en esprit Qui nous juge, n’est pas né à l’esprit, à cet esprit que nous voulons dire et qui est pour nous en dehors de ce que vous appelez l’esprit. Il ne faut pas trop attirer notre attention sur les chaînes qui nous rattachent à la pétrifiante imbécillité de 1 esprit. Nous avons mis la main sur une bête nouvelle. Les cieux répondent à notre attitude d’absurdité insensée. Cette habitude que vous avez de tourner le dos aux questions, n’empêchera pas au jour dit les cieux de s’ouvrir, et une nouvelle langue de s’installer au milieu de vos tractations imbéciles, nous voulons dire des tractations imbécdes de votre pensée. Il y a des signes dans la Pensée. Notre attitude d’absurdité et de mort est celle de la réceptivité la meilleure. A travers les fentes d’une réalité désormais inviable, parle un monde volontairement sibyllin.