Page:La Révolution surréaliste, n04, 1925.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TEXTES SURREALISTES

les maisons duquel on prévient les visites, ne sera pas prévenu.

Quant à la ville, elle reste à sa place. A peine ville. Aussi bien, qu’est-ce qu’une ville ? 11y a des années.

Dans cette ville est un music-hall,et dans le music-hall un spectateur qui le fait exprès, et sa mante est taillée dans une vague africaine de la plus belleeau. A la sortie, les danseusesl’attendaient et lui dirent : « Monsieur,commeje suis heureuse de vous avoir admiré. Queltalent est le vôtre. Voulez-vousme permettre? » Les danseuses boivent les paroles qu’il pense, elles écoutent ce qui monte dans leur dos, elles mangent sa bouche et la lui donnent pour la vie. Il faut que tout soit terminé avant l’aube. Il ne sera rien dit de l’aube. On peut dire que tout cela n’est qu’un rêve, bien entendu. Un soir.

Quelque part.

Quelqu’un.

Au rendez-vous,l’homme y est déjà. Il entend qu’il dit : « Il faut que je regardeles objets pour qu’ils soient immobiles. Fermé-je les yeux, et dès lors cette pierre fait des culbutes: Elle les fait même avec bruit. D’ailleurs, le plus remarquable est que la fin clela dernièreculbute coïncide parfaitement avec l’instant que j’ouvre les yeux à nouveau. Commentserais-jeavec moi ? » 11tord sa bouche de chaleur avec ses mains, et des larmes y montent, et la lune leur donne un grand prix fabuleux. Il se parle à l’oreille et s’offre un bouquetd’artifice. Bientôt,il va partir, il va sourire d’enfant. Il fera bien quelquechose, tout de même,si ce n’était qu’il ne craignede s’en aller partout. Les vagues navires vus cle près, il aime les navires.

Pour s’entendre, il doit s’écouter. Ses paroles ne sont singulières qu’en raison des conditions qu’elles établissent et du chant bijoutier. 11regarde la lune, qui, dans le même temps, devient un écran. L’homme ou autre chose murmure qu’il ne croit pas à l’astronomie.Mais cet écranjoue le vrai rôlede la lumière,et comme toutes les lumièresil se cache absolumentautant de détails qu’il en voit.

L’homme s’assied sur une pierre froide. Il attend la poupée. Non qu’il eût aucun rendez-vous, mais. 11 se compare aux rossignols,aux picasseaux. Douteux ultime, il sait bien qu’il n’est qu’un ami venu de la terre d’ombre. Tel un pendu, il demeure sensible aux moindres vices. Mettezvos bras autour devous, lia eu desfemmes comme Marie Stuart, qui lui a légué ses yeux, dont il a fait des boucles d’oreilles où se mire sonventre si doux.Sonroman commencetoujours par la fin, 11découpele ba£ clesonvisage à l’aide d’une prière ouverte. Il est victime de la larme bleue, cette affreuse maladie qui décima des hommesentiers. Aussitôtvînt la neige, commeà l’occasiond’une chose.Du coeurde l’ange partait un fil imperceptible.Au bout du fil est un brin de neige.

Enfin se disloquele tonnerre qui peut-être le débarrassera de sa nature adventive. Jusqu’à présent seule sa main droite émerge. Il promène lentement sa main gauche sur le ciel, et les nuages disparaissent. Ensuite il s’allongea sur la terre et mit son oreille contre le méridien. Ce méridien traversait aussi le ciel, où les quatre amiraux étrangers marchaient au son de l’orgue vers une habitation sur le toit de laquelle était l’autre l’une.

Le premieramiral disait : C’est un galades plus importants.

Le deuxième amiral disait: L’Orient du marbre.

Le troisième amiral disait ; Que de mondes. Ils marchaient dans les empreintes l’un de l’autre. Leurs doigts deviennent transparents.

Nous allons plus vite que l’habitation, dit celui qui avait une belle tête d’amiral. Le deuxième répond : — Ah oui, c’est une petite veuve élastique qui vient tous les jours. Sa significationne change que lorsqu’apparaît la dent d’or. Elle ne boit jamais, mais elle vient à ma table. Bonjour,la Mort, lui dis-je textuellement.

DESSINPOUR" LASURPRISE"

Chirico