Page:La Révolution surréaliste, n07, 1926.djvu/22

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TEXTES SURREALISTES la serrure siffle quand je parle même voix basse la clef m’invite au bal des ferronneries sanglots si longs Carthage surnaturelle les poutres frêles brisent l’espace le silex est un aigle un vol sinueux d’exil ses ailes sont des couteaux qui ancrent dans la terre un circuit majuscule mais que le feu saura franchir armure de l’évidence Vous savez bien que je pleurerai peut-être le soleil s’éveillerait Lingot d’astronomie entre terre et ciel une comète s_ebalance sa chevelioreest faite de dés Les victuailles au palais riche en joies sacrilèges fumaient Les prêtres levèrent tous ensemble une pierre en forme de météore et marquèrent leur front du sang de la vengeance Un poignard un collier de cristal une plaie béante de fruits mûrs étendus sur sa claie Que le ciel soit solide ou bien vague charmée la vengeance est un astre étoile vendangée Plus bas juste sous la colombe entre les quatre griffes qui engendrent chacune l’un des points cardinaux une rivière se fige .Proie nourricière des flots qui en font leur pâture des cailloux tendres roulent : ce sont les fils-des pioches Ils s’arrachent deux par deux des routes sans douceur reines d’obscurs travaux battant comme des cloches Mais la frayeur ? Un délire souterrain l’annonce la, frayeur Les entrailles de la terre se groupent en forme de maison il s’ennuierait entre mes doigts comme un serpent de flammes serpent ruisselant de têtes et pourri, de sanglots Michel LEIRIS. TEXTES SURRÉALISTES Louis Aragou : Les cavernes les jets d’eau les dieux les petits ponts de.sel les saisissements la fureur dormir les guirlandes les miroirs soi-même la prière à cheval le gouffre les larmes d’autres déchirures dans le ciel d’autres éclairs pareils au sourire c’est au-dessus de ces arabesques, de ces funérailles de la lumière, que le signe plus s’est levé pour inviter à sa croisade, la terre sainte des additions, les fantômes blancs que nous sommes quand réveillés en sursaut par les baisers des meubles nous surgissons sur les matelas rayés soulevant de nos genoux les draps encore baignés dans le rêve Ah les drôles de pinces à linge, que nous faisons. Et à cette croisade il y aura grand monde il y aura l’épouvante et le sursaut d’autres couples des célibataires des enfants en cartes à jouer (à cause de l’avenir) des vieillards en allumettes (à cause du passé) des femmes des femmes : des fenêtres. On dira c’est par ici la Palestine et les casquettes sauteront au-dessus des arbres, et retomberont dans la grille. Et puis le vent ayant courbé la croix celle-ci, ne sera plus que le signe indicateur des carrefours sur les plaques bleues des routes et laquelle des routes emprunter devant l’inconnu blanc qui en annonce au moins deux aux pèlerins avides. La foule des croisés s’arrête et délibère : tout à coup le multiplicateur des chemins se.met à tourner se met à tourner tourne et c’est une étoile un feu d’artifice la roue le cercle et se déforme, l’ellipse et plie, le patin à glace, sur le ciel des feuilles où les nids de bouviers étaient accrochés comme des épingles au bras d’un homme qui ne veut pas oublier ce qu’il doit faire. Nous cherchions une croix et nous trouvons un patin. Quel pied s’adapterait à ce patin surgi ? Les croisés comparent leurs pieds Pieds des enfants en forme de coccinellesPieds des vieillards en forme de scarabées Pieds des hommes en forme de domination Pieds des femmes en forme de baiser Pieds Pieds Pieds semblables, et dissemblables nuage de la multitude pieds allignés le long de la vie feston