J’en ai pourtant de bien jolis, tout à fait élégants, et bon marché, qui feraient bien votre affaire.
Ceux-ci me semblent parfaits et beaucoup plus à mon goût que tout ce que vous pouvez m’offrir. Il y a des endroits où il n’y a pas de doublure. Il y a d’autres endroits où il n’y a que de la doublure. Et voyez là, et voyez là : la doublure et l’étoffe se sont en allées de concert. Elles ont fait place à une ouverture très hygiénique qui laisse passer l’air. Voilà une boutonnière qui n’a pas son bouton. Voilà un bouton qui n’a pas sa boutonnière. Pourquoi faut-il que ce bouton sans boutonnière soit si loin de cette boutonnière sans bouton ?
Savez-vous ce qui va arriver ? Si vous mettez votre décoration sur ce vilain paletot, vous allez vous faire arrêter.
J’en accepte l’augure. Regagnez, monsieur Requin, regagnez votre gîte. Moi, je vais chercher le mien. On m’a parlé de quelque chose d’assez confortable dans les environs de la gare de Lyon. Aussitôt installé, aimable Requin, je vous fais signe et nous pendons la crémaillère.
Scène V
Ça fait bien, cette décoration. Mais pour que ça soit bien, il faut être jeune, avoir dans mes âges, trente-deux ou trois ans. Plus tard ça n’a plus d’intérêt : on a l’air d’un vieux chef de bureau… Il s’agit maintenant d’attendre les agents. Je vais me placer en pleine lumière, sur ce banc… Les représentants de la force publique ne vont pas tarder à arriver. J’aperçois là-bas, dans l’ombre, de l’ombre plus épaisse, qui bouge… Couchons-nous et attendons… Voilà les flics. Dormons.
Scène VI
Une devinette. Deux filles qui font l’trottoir, se courent l’une après l’autre, se passent repassent et dépassent toujours ?
Dis-moi. Je sais pas deviner. Et ça m’amuse autant que tu me le dises tout d’suite.