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la revue blanche



le fusilier Astie a été tué, par le caporal Goulard, d’une balle dans le ventre.

À aucune de ces rigueurs du régime disciplinaire le général André n’a apporté même une atténuation.

Au contraire : — ces abus sont désormais consacrés par sa visite.

Sa circulaire, le général André l’a adressée, comme on a vu, au commandant du xviiie corps d’armée (dont fait partie Oléron), au commandant du corps de Madagascar, au commandant des troupes de L’Afrique occidentale, enfin au commandant des troupes de la Martinique.

Il a oublié quelqu’un.

Ignorerait-on à l’État-major que la compagnie de fusiliers de discipline indigène de l’Indo-Chine, créée en 1896, et que la section de pionniers du Tonkin de Mon-Cay, maintenue illégalement, dépendent de l’administration de la Guerre ?

Les troupes de l’Indo-Chine n’ayant pas été visées, la circulaire ne leur est pas applicable.

Terminons.

Le ministre de la guerre n’a pas résolu — par sa circulaire de bonne volonté — la question du régime des corps disciplinaires. Il veut que nous fournissions à son zèle de nouveaux tremplins, à son goût des voyages, de plus lointains itinéraires. Soit ; mais, comme une revue, si hospitalière qu’elle s’ouvre, ne peut contenir le faisceau, le monceau de documents que nous possédons sur ce régime, nous les présenterons au général André sous la forme du livre. Ce livre, que va éditer La revue blanche, aura ce titre martial : Camisards, Peaux de Lapins et Cocos, et pour sous-titre : Les Corps disciplinaires dans l’Armée française.

G. Dubois-Desaulle