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LA DÉCOUVERTE DE L’ANNEAU DE SATURNE PAR HUYGENS

23° 30′ — remarque fort importante. En 1665, Huygens observe l’ombre d’un satellite de Jupiter sur le disque de la planète. En 1668, avec Picard, il croît pouvoir fixer à 31°, avec une grande précision, l’inclinaison de l’anneau, tandis que cette valeur est encore assez erronée — et trop forte cette fois. En 1669, nous avons des dessins de Saturne et de son anneau, assez intéressants, par Picard et Cassini ; des 1670 (mai), Cassini confirme à Huygens que l’on peut bien apercevoir réellement la configuration triphaericus avec un plus petit télescope. Les dessins de Huygens se précisent en 1672, et, particulièrement, le 26 avril 1682, avec sa nouvelle lunette, de sorte que nous ne puissions reproduire cette seconde figure. Enfin Cassini découvre d’autres satellites que Titan en 1671, 1672, 1684 et, en 1686, il signale l’excentricité de l’orbite de Titan tout en étudiant la position de l’anneau.

Fig. 23.
Dessin de P. Petit dans une lettre à Huygens (22 septembre 1662), mentionnant la présence d’une ombre sur la pointe de la corne droite d’en bas.

C’est ici qu’il y a lieu de se demander comment Huygens, avec les ressources optiques dont il disposait, ne découvrit pas d’autres satellites car nous savons aujourd’hui que la chose lui eut été fort aisée mais il ne s’était pas entièrementdébarrasse d’anciens préjuges qui voulaient alors que le nombre des planètes principales fut au moins égal à celui des planètes secondaires, et, contrairement à tant d’exemples, cette hypothèse inexacte fut stérile. Il n’en chercha donc point.

Rien n’est plus téméraire que de pareilles assertions un savant anglais, en 1729, ne disait-il pas que, si Saturne a plus