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la saga de nial

près de Knafahola. Alors il me sembla voir une grande troupe de loups qui venaient sur moi et, pour les éviter, je m’en allais vers la Ranga. À ce moment il me sembla qu’ils m’attaquaient de tous côtés. Mais je me défendais contre eux, et je perçais de flèches tous ceux qui s’avançaient le plus ; à la fin ils furent si près de moi que je ne pouvais plus me servir de mon arc. Je pris mon épée et je la brandissais d’une main ; de l’autre je frappais avec ma hallebarde. Je ne me couvrais point de mon bouclier et je ne sais ce qui me protégeait. Je tuai ainsi beaucoup de loups, et toi aussi, Kolskegg. Mais Hjört, il me sembla qu’ils le jetaient à terre et qu’ils déchiraient sa poitrine ; et l’un d’eux avait son cœur dans sa gueule. Alors j’entrai dans une si grande colère que d’un coup je fendis le loup en deux, à partir de l’épaule. Après cela il me sembla que les loups prenaient la fuite. Et maintenant, Hjört mon frère, mon avis est que tu t’en retournes à Tunga. » — « Je ne veux pas, dit Hjört ; quoique je sache que ma mort est certaine, je te suivrai pourtant. »

Après cela ils partirent, chevauchant vers l’est, et ils vinrent près de Knafahola. Kolskegg dit : « Vois-tu, mon frère, toutes ces lances qui sortent du creux, et des hommes avec des armes ? » — « Il n’y a là rien qui me surprenne, dit Gunnar, à trouver mon rêve vrai. » — « Qu’allons-nous faire ? dit Kolskegg. Je suppose que tu ne vas pas fuir devant eux. » — « Ils n’auront pas à nous railler à ce sujet, dit Gunnar ; mais nous allons marcher en avant jusqu’au rocher qui s’avance dans la Ranga. C’est un bon endroit pour se défendre. »

Ils allèrent donc jusqu’au rocher, et s’y préparèrent au combat. « Où cours-tu si vite, Gunnar ? » lui cria Kol, comme ils passaient. — « Tu iras le dire quand la journée sera finie » dit Kolskegg.