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» Sans voir que j’étais fourvoyé,
» Jusqu’à cette heure décisive
» Où mon mystérieux convive
» M’emporta, le front foudroyé ! »


Juste punition d’un coupable délire !
C’est le sort que toujours le cœur humain s’attire
Quand, sans frein, il se livre à son fougueux transport ;
Semblable à la cavale altière et palpitante,
Qui bondit, l’œil en feu, la crinière flottante,
Et dans l’abime enfin engloutit son essor.


Premier Fantôme.


« Ah ! loin de soulever le voile,
» Si, moins superbe, ma raison
» Eût pris la Foi, céleste étoile,
» Pour éclairer son horizon !
» Mon âme, à la source sacrée,
» Se fût enfin désaltérée,
» Surtout, je n’eusse pas jeté
» Jusque dans les modernes races
» Ardentes à suivre mes traces,
» Le poison d’incrédulité !… »