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Oh ! oui, tel est encor le mal qui nous travaille !
L’homme livre à Dieu même une ardente bataille ;
La pensée en révolte abjure sans effroi
Tous les dogmes sacrés de sa vieille croyance
Et l’enivrant poison de l’humaine science,
Partout dessèche l’âme et dévore la foi !


Deuxième Fantôme.


« Au lieu de cette erreur funeste,
» Que n’ai-je, heureux et triomphant,
» Réalisé l’amour céleste
» Que j’avais rêvé, tout enfant !
» Hélas ! comme un riant mensonge,
» Plus tard, j’ai repoussé ce songe
» Qui d’abord m’avait tant charme…
» Qu’est-il resté de mon délire ?
» Rien que la douleur de me dire :
» Non, je n’ai point vraiment aimé ! »


Non, tu n’as point connu l’effusion sublime
De deux âmes qu’embrase une ardeur légitime,