casque. Cette étoile était l’insigne de l’ordre créé par le roi Jean, et octroyé à perpétuité par son fils au commandant de la garde nocturne de la capitale. Chef et milice portaient aussi l’écharpe blanche.
L’appel se fit pour les sergents comme pour les bourgeois ; puis le chevalier du guet se tourna vers ceux-ci
« Savoir faisons au guet assis que, la nuit dernière, visite faite dans la barrière Baudoyer, Gallet-Giraud, drapier, s’étant trouvé absent, Nous, chevalier du guet, avons mandé à nos sergents d’enfermer sous clé, jusqu’au jour, les autres bourgeois dans ladite barrière, selon les ordonnances du roi Jean, et ainsi ferons-nous chaque fois que le cas écherra. Le métier des Sueurs se tienne pour averti. »
Cette courte, mais verte harangue fut suivie des sons du couvre-feu, signal du départ commun. Le guet royal commença alors dans les rues de Paris une battue qu’il ne devait interrompre qu’au point du jour, et les bourgeois se rendirent aux différentes stations qui leur étaient indiquées.
Ceux qui étaient destinés à veiller autour du Châtelet avaient déjà fait une première ronde aux environs, et venaient d’entrer sous l’arcade, lorsque les pas précipités de plusieurs hommes se firent entendre à l’autre extrémité de la voûte. Le premier mouvement des prudents bourgeois qu’enveloppait une ombre profonde, fut de rétrograder de quelques pas, afin de profiter, s’il était nécessaire, des dernières lueurs du crépuscule. Une seconde réflexion leur rappela que tout proche était le guichet de la geôle, où main-forte leur serait prêtée en cas de besoin. Mais, lorsqu’ils arrivèrent à l’escalier qui y conduisait, ils le trouvèrent occupé par la troupe étrangère. Déjà même quelques-uns de ceux qui la composaient frappaient à coups redoublés sur la première porte. Une cloison intérieure s’ouvrit ; un panneau mobile de la cloison extérieure joua brusquement dans les coulisses, et l’ouverture carrée qu’il couvrait s’illumina soudain avec son treillis de fer. La gerbe lumineuse qui
