Page:La Variété, revue littéraire, 1840-1841.djvu/21

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La capitale de notre Bretagne est, je crois, de toutes les villes de province, celle où l’on trouve le plus de linguistes, d’étymologistes et de calembouristes. Le cigare et le calembour sont les innocentes jouissances des jeunes oisifs de Rennes ; et parmi les jeunes gens studieux, on en peut citer quelques-uns qui savent un nombre de langues égal à celui des années de leur âge. Les hommes graves, les magistrats, pour se récréer de la lecture de Domat et de Sirey, prennent le dictionnaire de Ménage, et même le Ménagiana. L’avocat entrelarde sa plaidoirie de malins ou méchants calembours ; le journal le Foyer rivalise pour l’article calembourique avec le Charivari. Le calembour, l’étymologie, le purisme, ont à Rennes leurs illustrations ; on y parle encore, après un quart de siècle, d’un directeur des contributions indirectes du temps de l’Empire, qui était le Bièvre