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Si nous osions nous mettre à la place des lecteurs de M. De Lorgeril, nous avouerions que nous eussions désiré toute autre chose que du Muscatello, sans en contester néanmoins la bonté.

Pour remonter d’une minime déception à une plas grande, nous annoncerons le nouveau roman de Walter Scott, Allan Caméron. De longues discussions autographiques ne sauraient empêcher cet ouvrage d’être peu digne de son illustre auteur. Allan Caméron se range naturellement auprès de Rob-Roy et de Woodstock, quoique au-dessous d’eux sous bien des rapports. Au reste, cette œuvre posthume n’est point encore légitimée.

— Samedi, 21 novembre dernier, le concert des quarante chanteurs fougerais a eu lieu. Nous devons louer M. Jumelais, leur directeur, de l’habileté et de la patience extraordinaires dont il a dû faire preuve pour apprendre à des hommes dénués de toute éducation musicale, les chœurs qu’ils nous ont chantés à l’Hôtel-de-Ville. Mais ce dont nous devons particulièrement le féliciter, c’est du point de vue philantropique qui dirige ses actions. M. Jumelais a parfaitement compris que faire du bien à ses semblables était la plus noble mission de l’homme, et il n’a rien négligé pour atteindre ce but.

— Une messe de musique a été exécutée le 22, à l’occasion de la fête de Sainte-Cécile, par Messieurs les artistes et amateurs de la ville, dans l’église de Saint-Germain, avec toute la solennité désirable. Un magnifique kyrie de Chérubini a été remarqué, entr’autres morceaux, tant pour la netteté de son exécution que pour le rare talent de l’harmonieux compositeur. La voix d’un peuple implorant le Créateur a ému de piété le nombreux auditoire rassemblé dans la vieille église.

— Qu’il nous soit permis, en finissant, de dire quelques mots sur la séance solennelle de rentrée des Facultés. Cinq discours ont été prononcés. Pendant les trois premiers, l’assemblée est restée silencieuse et indifférente. Les paroles pleines de conve-