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— Je plaisante quelquefois ; mais lis mon ordre de début.

— J’aurai le bonheur alors d’applaudir un des grands maîtres de l’école napolitaine, L’orphelin retrouva toute son énergie pour embrasser son frère. Qui t’a valu cette chance, lui dit-il

— Tu le sauras ; je te mène de suite chez mon protecteur, le meilleur homme qu’il y ait sur terre ; une altesse qui vous fête les artistes. Nous irons ce soir à Saint-Barthéomélo ; on y joue l’œuvre d’un jeune musicien.

— Il est bienheureux, celui-là.

— Laisse donc. J’ai bon espoir ; le seigneur Luggi, à qui j’ai parlé de toi, a le plus grand désir de te connaître.

Logroscino, Giovanni et Ninetta descendirent ; une voiture les attendait ; ils y montèrent, et furent bientôt arrivés à un charmant palais, dans les environs de Portici.

— Maison royale, mon cher ; toutes les jouissances de la vie ! Je t’en souhaiterais une semblable !

— Moi, j’aimerais mieux la grotte de Juliano.

— Tu es fou : on n’y boit point de Falerne, de Chypre, de Syracuse.

— On dirait, à t’entendre, que tu ne vis que pour boire et manger.

Ils s’interrompirent, car ils entraient dans la cour de la villa.

— Bien à vous, mon ami, de m’avoir surpris, dit Luggi à Logroscino.

— Je vous présente le signor Pergolèse et sa mère.

— Trop heureux de vous connaître, signor ; votre ami me l’avait fait désirer.