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Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs, en publiant la lettre honorable que nous avons reçue. Les paroles encourageantes qu’elle contient garantissent l’utilité de notre œuvre.

Paris, 14 mai 1840.


Votre lettre, Monsieur, m’a fait un bien grand plaisir ; elle m’a rappelé (ce que pourtant je n’avais pas du tout oublié), que j’avais eu l’honneur de vous voir avec un de vos compatriotes, et elle, m’apprend l’utile et généreuse entreprise des jeunes Bretons, vos amis. Croyez, Monsieur, que si je n’avais pas entièrement renoncé aux lettres et à la politique, je vous demanderais, tout vieux que je suis, à combattre dans vos rangs. Grâce aux armes modernes ; l’âge n’est plus une excuse pour refuser de descendre en champ clos ; mais, pour écrire avec succès ; il faut avoir de la foi, et je n’en ai plus aucune dans la société. Tous mes vœux, Monsieur, seront pour votre Revue littéraire. Il y a aujourd’hui en Bretagne trois ou quatre talents dont les preuves sont faites, et qui seront sans doute très-disposés à vous prêter secours dans vos belles études.

Agréez, etc.
CHATEAUBRIAND.