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PREFACE. vij

Historique des Fables, qui fut le premier essai que je donnai sur cette matière ([1]) ; mais en même temps il parut souhaiter une Mythologie plus étendue & plus approfondie. Cet Ouvrage, m’ont dit souvent des Personnes éclairées, manque à notre Langue, puisque sans parler du style suranné de ceux que nous avons en François sur ce sujet, on n'y trouve rien de systématique ; les Fables n’y sont rapportées à aucune source, à aucun temps déterminé : l’origine des Dieux n’y est point développée ; on n’y distingue point ces Dieux, qui souvent etoient les mêmes sous differens noms : enfin si on y trouve quelques traits d’Histoire, ils sont noyés dans un amas d’Allégories & de Moralités arbitraires ([2]). D’ailleurs les Auteurs de ces Mythologies, privés des découvertes des Sçavans qui sont venus depuis, avoient suivi des Guides peu sûrs ; & nous sommes aujourd’hui plus en état qu’ils ne l’etoient, de traiter cette matière. Quelles lumières en effet n'y ont pas répanduës les Meziriac, les Bochart, les Vossius, & plusieurs autres ? & si ces sçavans hommes avoient expliqué toutes les Fables, comme ils ont expliqué celles qui se font trouvées avoir quelque îiaison avec les matières qu’ils avoient entrepris d’éclaircir, nous n’aurions pas besoin d’une nouvelle Mythologie.

Pour satisfaire à ce qu’on attendoit de moi, je formai le dessein de l’Ouvrage que je donne aujourd'hui. Mes Dissertations sur differens sujets de la Fable, qui sont imprimées dans les Mémoires de l’Académie des Belles-Lettres, & les Explications que j’ai jointes à la Traduction des Metamorphoses d’Ovide, prouvent que je ne l’ai jamais perdu de vûe.

  1. En deux volumes in-12. en 1710, augmentée d'un troisiéme Tome en 1715. On en donnera incessamment une nouvelle Edition, chez Briasson, en faveur des jeunes gens ausquels cet Abrégé sera très-utile.
  2. (1) Voyez dans le Chap. i. le jugement que je porte des Mythologies qui ont précédé celle-ci.
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