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[ps. liv.]
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LES PSAUMES.

5. Parce que des étrangers se sont élevés contre moi, et des ennemis puissants ont cherché mon âme ; ils n’ont pas mis Dieu devant leurs yeux.[1]

6. Mais voilà que Dieu vient à mon aide ; et le Seigneur est le soutien de mon âme.[2]

7. Tournez les maux du côté de mes ennemis ; et par votre fidélité dans les promesses, exterminez-les.[3]

8. Je vous offrirai, volontairement, un sacrifice ; je louerai votre nom, parce qu’il est bon.

9. Parce que vous m’avez retiré de toute tribulation, et que sur mes ennemis, mon œil a jeté un regard de mépris.

PSAUME 54.
(Hébr., LV).

David, exposé à un grand danger, demande les ailes de la colombe pour se sauver. Il décrit la fourberie de ses ennemis. Il met toute sa confiance dans le Seigneur, et prédit la perte de ceux qui le persécutent. Les Pères font l’application de ce psaume à Jésus-Christ, trahi par Judas et livré aux Romains par les Juifs, et à l’Église chrétienne, persécutée au dehors par les païens et trahie par les hérétiques.

1. Pour la fin, dans les cantiques, intelligence à David.[4]

2. Exaucez, ô Dieu, ma prière, et ne méprisez pas ma supplication.

3. Portez votre attention sur moi, et exaucez-moi. J’ai été contristé dans ma méditation : et j’ai été troublé

4. À la voix d’un ennemi et à cause de l’oppression du pécheur. Parce qu’ils ont détourné sur moi des iniquités ; et par colère ils me tourmentaient.

5. Mon cœur a été troublé au dedans de moi ; et la frayeur de la mort est tombée sur moi.

6. Une crainte et un tremblement sont venus sur moi ; et des ténèbres m’ont couvert.

7. Et j’ai dit : Qui me donnera des ailes comme les ailes d’une colombe, et je m’envolerai, et je me reposerai ?[5]

8. Voilà que je me suis éloigné en fuyant : et j’ai demeuré dans le désert.[6]

9. J’attendais celui qui m’a

  1. Ps. 53,5 : Des étrangers. Quoique de la tribu de Juda, comme David lui-même, les Ziphéens méritaient le titre d’étrangers ou ennemis, selon l’ancien langage biblique, à cause de leur infidélité envers lui. Cette explication n’est pas opposée à celle des interprètes qui prétendent qu’il y avait beaucoup d’étrangers à la nation israélite, dans l’armée de Saül. ― Ont cherché mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.
  2. Ps. 53,6-9 : * Confiance dans la protection divine.
  3. Ps. 53,7 : Tournez les maux, etc. Ce ne sont ici ni des imprécations, ni des invectives, mais bien une sorte de prophétie de ce qui doit arriver aux méchants, ou des arrêts prononcés contre eux par l’esprit de Dieu même. Voir au milieu des Observation préliminaires, ce que nous avons dit sur ces sortes d’expressions répandues dans les psaumes.
  4. Ps. 54,1 : * On lit dans l’hébreu : « Au chef de chœur. Avec accompagnement d’instruments à cordes (Neginôth). Psaume didactique (Maskîl). » ― Ce psaume est, comme le Psaume 40, du temps de la révolte d’Absalom. L’ami qui l’a trahi est Achitophel, figure de Judas Iscariote.
  5. Ps. 54,7 : D’une colombe. Le mot columbæ de la Vulgate est au génitif, comme le prouve le texte des Septante ; et par conséquent la traduction, comme à la colombe, est fondée sur une fausse analyse.
  6. Ps. 54,8 : Dans le désert. Lorsque David fuyait devant son fils Absalom, révolté contre lui, il se retira dans le désert au-delà du Jourdain. Voir 2 Rois, Psaume 15 et suivants.