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fin de roman

teur dans une école de la métropole. Dans ce cas, également, les affaires furent menées en vitesse et un second mariage fut célébré.

Mme Lafond était enthousiasmée. Son idée avait du succès.

Simone causa ensuite une surprise. Un soir, elle annonça que M. Léon Fanel, rentier de quarante ans, lui avait proposé le mariage et qu’elle avait accepté. Après leur lune de miel à New-York, ils allèrent s’installer à la ville.

Maintenant, Mme Lafond n’avait plus que l’aînée de ses filles avec elle. Depuis le commencement de l’été, elle s’était donné bien du mal, elle s’était démenée avec ardeur pour placer les trois autres et maintenant, elle se sentait lasse et aurait aimé se reposer sans soucis, sans aucune responsabilité. Auparavant cependant, il lui fallait terminer la tâche qu’elle avait entreprise. Mais où trouver un mari pour Élise, son aînée ? Les dames qui s’étaient intéressées à elle avaient beau tourner les yeux de tous côtés, elles ne voyaient plus aucun candidat possible. Avec cela, les jours s’écoulaient. Déjà, l’on était rendu à la première semaine de septembre et bientôt, il faudrait partir, car presque tous les citadins étaient retournés à la ville.

Mme Demers qui demeurait toute l’année à Pointe Claire avec son fils, avocat dans la trentaine, déclara un jour :

— Pour moi, je ne vois qu’un garçon dans la place qu’on pourrait peut-être décider à se marier. Mais l’entreprise sera difficile, si toutefois on y réussit. Puis, ce n’est pas le mari dont rêve une jeune fille. Ce n’est pas un homme comme les autres. C’est un original, un vrai sauvage.