Aller au contenu

Page:Laberge - Hymnes à la terre, 1955.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
VIEILLES LETTRES

être aimée encore, je voudrais entendre dire qu’on m’aime. J’aimerais tant rencontrer l’amour comme je le comprends.

Un amour frappe à ma porte, mais je ne peux ouvrir, car la place est déjà prise.

La pauvre femme a trouvé ailleurs l’affection qu’elle cherchait. Ses lettres se consument mais son souvenir demeure.

Et Toi qui, la première, a fait vibrer mon cœur, Toi qui ne m’as jamais écrit une lettre, Toi dont je n’ai jamais entendu la voix. Toi dont j’ignore même le nom, ton lumineux sourire a laissé une trace impérissable dans mon souvenir. Je joins aujourd’hui ta gracieuse et douce image à celles de ces autres femmes qui m’ont versé la tendresse, l’amour, la joie et parfois aussi la peine, à celles-là qui ont joué un rôle plus important dans ma vie, mais rien ne pourra effacer ta mémoire. Adieu. Adieu.