Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jules.) Toi, attends-moi. (Il sort vivement par la porte du fond.)

LE CHEF DE GARE.

Sur ma place ! Je vais recommander aux employés de faire bonne garde. (Il sort au fond.)


Scène VI

JULES, GINGINET, puis CLÉMENCE.
JULES, se levant.

Il faut pourtant que je trouve à changer de pantalon, je ne peux pas papillonner plus longtemps dans cette tenue… il n’y en avait pas d’autre là-bas… je l’ai acheté à un fripier, il n’avait que ça ou des culottes courtes.

GINGINET, [1] entrant par la gauche, à la cantonade.

Oui, du thé… c’est convenu… Est-elle ratissante avec son thé !…

JULES.

Tiens ! mon pantalon !

GINGINET.

Vous ici ! m’expliquerez-vous, monsieur, les poursuites que vous exercez depuis deux jours contre ma famille ?

JULES.

Volontiers.

CLÉMENCE, entrant de la gauche.

Mon ami ! (Elle s’arrête en voyant Jules.) Lui !

JULES, à part.

Elle ! (Haut.) Je vais m’expliquer devant madame. (À Clémence.) Veuillez approcher, madame.

CLÉMENCE, à part.

Quel singulier pantalon !

JULES, avec chaleur à Clémence.

Eh bien ! oui… je l’avoue… la première fois que je vous ai vue, madame, je me suis senti ému, troublé, subjugué, embrasé… Tant de grâces… tant de charmes !

  1. Ginginet, Jules.