Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/55

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BERNARDON.

D’abord, voici de l’argent pour ton voyage… et un permis de circulation… aller et retour… Maintenant voilà mon discours…

JULES.

Ah ! ah ! vous avez trouvé une plume d’oie ?…

BERNARDON.

Tu vas voir… (Lisant.) Messieurs, l’homme éminent… (S’interrompant.) L’homme éminent, c’est moi… (Il continue à lire.) Que je viens représenter… (S’interrompant et cherchant à lire.) Sapristi !… qu’est-ce qu’ils ont mis là ?

JULES.

Quoi ?

BERNARDON.

Là… après : que je viens représenter…

JULES.

Tiens ! ce n’est pas de votre écriture.

BERNARDON.

Non… j’ai fourni le gros des idées… et ils ont rédigé ça dans mes bureaux… je suis si occupé !

JULES, déchiffrant.

L’homme éminent que je viens représenter… et dont nous pleurons l’absence…

BERNARDON, reprenant le papier.

Oui, ma foi ! ce diable de Domengeat ne barre jamais ses T… Non, il a mis dans sa tête qu’il ne les barrerait pas ! et il ne les barre pas ! Heureusement que je ne le paye pas cher ! (Reprenant sa lecture.) Et dont nous pleurons l’absence… est retenu à Paris, où il consume sa vie… une vie toute de travail et d’honneur… à la défense de vos intérêts…

JULES.

Pas mal.