Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/77

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LA DAME, courroucée.

Insolent ! (Elle sort.)

GINGINET, étonné.

Qu’est-ce qu’elle a dit ? (La cloche sonne.) Diable ! le second coup !… Mes places vont me rester. (S’adressant à un monsieur qui entre.) Monsieur cherche une place ?

LE PHOTOGRAPHE, venant du deuxième plan, à droite.

Oui.

GINGINET.

J’ai un wagon réservé… et si monsieur veut me favoriser de sa compagnie…

LE PHOTOGRAPHE, étonné.

C’est que je suis photographe.

GINGINET, très-aimable.

Mais un photographe… quand il ne fait pas de soleil… n’a rien de malfaisant… Veuillez prendre la peine de monter. (Le Photographe monte.) J’ai encore deux places à écouler. (Apercevant une nourrice venant du premier plan, à droite, et portant un enfant au maillot.) Une nourrice !… C’est grave !… (À la nourrice.) Au moins est-il propre ?

LA NOURRICE.

Qui ça ?

GINGINET.

Votre bébé ?

LA NOURRICE.

J’ose pas le garantir.

GINGINET.

Au moins il ne crie pas ?

LA NOURRICE.

Toute la nuit !

GINGINET.

Bah !… C’est un wagon de famille… montez !… (La nourrice monte aidée par Ginginet.) Plus qu’une place !