Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/89

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TAPIOU.

Non… j’arrive… Oh ! pour une nuit… je dormirai ici…

LE CHEF.

Oui… (Appelant.) Joseph ! (Un garçon de café vient l’aider à tout enlever. À part.) Il est sans-gêne, serrons tout. (Il s’approche du buffet et enlève tous les comestibles qui y sont.) Je ne le connais pas, moi, cet homme-là.

TAPIOU.

Qu’est-ce que vous faites ?

LE CHEF.

Je vous fais de la place… vous serez plus à votre aise. (Posant un panier dans un coin, au premier plan droite, à part.) Un panier de légumes crus, il n’y a pas de danger. (Haut, sortant avec toutes les provisions.) Avant de vous coucher, vous éteindrez la lampe, bonsoir.

TAPIOU.

Bonne nuit. (Le chef du buffet sort au premier plan, droite, derrière le comptoir.)


Scène IV

TAPIOU, puis GINGINET.
TAPIOU, seul.

Ouf ! j’ai décroché quatre wagons, j’ai les bras cassés ; couchons-nous. (Il ôte son habit. — Voyant sur le guéridon, premier plan, droite, la veste et la toque de cuisinier.) Tiens… un costume de cuisinier… Je l’ai porté jadis… et je ne puis le revoir sans émotion. (Il passe la veste.) On est beau là dedans !… (il met la toque) et là-dessous ! Je voudrais avoir autant de mille francs de rente que j’ai fasciné de femmes sous cet uniforme. (Il accroche sa tunique et son képi à une patère, au premier plan,