Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/194

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Scène II.

HENRIETTE, LÉONCE, BLANDINET, puis JOSEPH.
HENRIETTE, à son mari.

Eh bien, est-ce fait ?

BLANDINET.

Est-ce fait ? est-ce fait ? si tu crois que cela va comme ça !… (Dépliant son papier.) J’ai rédigé un petit brouillon…

LÉONCE.

Oh ! que de ratures !

BLANDINET.

Oui… J’ai cherché à adoucir. (Lisant.) « Monsieur… » (s’arrêtant.) « Monsieur… » à des gens dont on reçoit l’argent depuis vingt ans !

HENRIETTE.

Mets : « Cher monsieur… »

BLANDINET.

Ah ! oui !… (Prenant un crayon.) Je vais l’écrire tout de suite, parce que je l’oublierais. (Écrivant.) « Cher monsieur… » (Lisant.) « Cher monsieur… croyez bien que c’est le cœur navré que je prends la plume pour vous écrire… »

HENRIETTE.

Très-bien !

BLANDINET.

Ce n’est pas un peu sec ?

LÉONCE.

Mais non !