Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/258

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du chablis, des pieds de mouton… tu as régalé ton père… embrasse-moi, petit !

TIBURCE.

Comment donc ! (À part, après l’avoir embrassé.) Je crois qu’il a un peu causé avec la veuve Chablis.

FRANÇOIS.

Tu m’as offert à déjeuner… C’est mon tour, je paye le café.

TIBURCE, à part.

Nous venons de le prendre !

FRANÇOIS.

Je te proposerais bien de venir dîner… mais je n’ai pas faim…

TIBURCE.

Moi non plus… j’ai soif.

FRANÇOIS.

Ah ! Tiburce… tu crois peut-être que je ne t’aime pas… parce que je suis sévère avec toi… parce que je ne t’envoie pas d’argent… mais c’est pour ton bien… ça me fait beaucoup de peine, et souvent si je m’écoutais…

TIBURCE.

Oh ! écoutez-vous, papa !

FRANÇOIS, avec attendrissement.

Non ! il faut que tu trimes, que tu connaisses la peine, le travail… Vois-tu, dans le corps de tous les hommes, écoute ça !… dans le corps de tous les hommes qui sont devenus remarquables… il y a un morceau de vache enragée.

TIBURCE, protestant.

Oh ! cependant…