Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FRANÇOIS.

il y en a un !… quelquefois deux ! mais sois tranquille ! quand tu seras célèbre… quand tu seras riche… je ne te refuserai plus rien !

TIBURCE.

Vous êtes bien bon !

FRANÇOIS, avec attendrissement.

Ah ! Tiburce ! tu crois peut-être que je ne t’aime pas… mais tu es tout pour moi… mais si je travaille encore… si je consume ma vie à fabriquer du drap… si je monte quinze nouveaux métiers…

TIBURCE.

C’est pour battre les Anglais.

FRANÇOIS.

C’est pour toi… et pour vexer les Anglais. (Avec effusion.) Tiens ! embrasse-moi !

TIBURCE.

Avec plaisir, papa. (Ils s’embrassent. À part.) Je crois que le moment est bon pour lui avouer les douze mille francs. (Haut.) Papa, quoiqu’il m’en coûte…

FRANÇOIS, l’interrompant.

J’ai examiné ton mobilier… c’est gentil… Par exemple, tu as trop de commodes…

TIBURCB.

Je n’en ai que trois…

FRANÇOIS.

C’est trop !

TIBURCE.

Je vais vous dire… c’est une occasion… un lot de commodes, j’ai été séduit par le bon marché.