Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/260

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FRANÇOIS, le regardant sans l’écouter.

Ah ! qu’il est gentil mon Tiburce… qu’il est beau !… Tiens ! je ne t’ai rien donné depuis deux ans… je vais te donner quelque chose…

TIBURCE, stupéfait.

À moi ?

FRANÇOIS.

Je vais te donner mon épingle en diamant !

Il la détache de sa chemise.
TIBURCE.

Oh ! papa !

FRANÇOIS, la lui attachant.

Ne va pas la perdre… ça vaut douze cents franc… songe que voilà trente ans que je la porte… et, si le malheur voulait qu’elle se détachât… jamais je ne pourrai me consoler… (Tout à coup.) Tiens ! rends-la moi !

TIBURCE, se reculant.

Ah ! non !

FRANÇOIS.

Alors ne te remue pas comme ça… il suffit d’un mouvement… (À part.) J’ai eu tort de la lui donner… il est trop jeune.

TIBURCE, à part.

Il faut pourtant aborder la question… (Haut.) Papa… mon bon père…

FRANÇOIS.

Ah ! voilà que j’ai mal à la tête !…

TIBURCE.

Ça ne sera rien… je voulais vous parler de ce malheureux jeune homme… mon client… qui a fait douze mille francs de dettes…