Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TIBURCE, l’embrassant.

Oh !

Léonce entre.
LÉONCE.

Tiens !

FRANÇOIS, pleurant.

C’est bien mal de ne pas m’avoir écrit… Léonce !…

LÉONCE.

Mon oncle ?

FRANÇOIS.

Pourrait-on se procurer tout de suite trois ou quatre biftecks et une bouteille de bordeaux ?

LÉONCE.

Très-facilement… si vous voulez passer dans la salle à manger… Joseph va vous servir…

FRANÇOIS.

Ce n’est pas pour moi… je n’ai pas faim.

TIBURCE, ému.

Oh ! moi non plus !

FRANÇOIS.

C’est possible… mais je veux que tu manges ! je veux que tu te refasses !

TIBURCE.

Pour vous obéir !…

FRANÇOIS.

Donne-moi le bras… je veux te regarder manger… Pauvre enfant ! (Lui tâtant le bras, et à part.) Comme tout cela est maigre, mon Dieu ! que tout cela est maigre !… (Il le regarde, l’embrasse, puis le prenant par-dessous le bras.) Viens !

Il sort avec lui par la gauche.