Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/303

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TOUS.

Pourquoi donc ?

BLANDINET.

Ah ! pourquoi ? parce que j’ai fait une chose… que je ne vous dirai jamais ! Ah ! Gustave ! mon vieux Gustave, je suis un gueux !… un misérable ! j’ai douté de l’amitié, de ma femme, de mon bottier… un ange !

MIZABRAN, se rapprochant.

Oh ! monsieur…

BLANDINET.

Pas vous… ma femme !… de M. Brébant !

FRANÇOIS.

À propos ! j’ai mangé des crevettes, je m’en souviens !

BLANDINET.

La ! c’est bien fait ! enfin, j’étais devenu méchant, soupçonneux, (À Laure.) Je ne croyais plus à nos petits oiseaux !

LAURE.

Oh ! comme vous deviez être malheureux !

BLANDINET.

Oh ! oui ! mais je suis corrigé maintenant… Aussi qu’on vienne me demander un service, qu’on vienne m’emprunter de l’argent… et on verra !

FRANÇOIS, bas et vivement.

Chut ! Tiburce !

BLANDINET.

C’est bien pour lui que je dis ça, ce brave garçon ! voyez-vous, mes enfants, j’ai bien réfléchi, je connais le monde à présent… depuis cinq minutes ! Eh bien, en supposant qu’il y ait quelques hommes qui ne soient pas