Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Beaudéduit, avec émotion.

Cécile !… je ne vous dis pas adieu… nous nous reverrons peut-être cet hiver… dans un monde meilleur… au bal… à Paris… (Pleurant presque.) Mademoiselle, je vous invite pour la première contredanse… pour la première polka… pour la première mazurka… et pour toutes les suivantes.

Cécile, saluant.

Avec plaisir, monsieur !

Elle fond en larmes.

Beaudéduit, avec transport, et la prenant dans ses bras.

Vous pleurez ? tu pleures ?… J’ai le bonheur de vous voir pleurer… pour moi ! (L’embrassant.) Oh ! oh ! oh !… (Tout à coup.) Mais, sapristi ! que votre père me demande autre chose ! qu’il me fasse traverser le foyer de l’Opéra avec un melon sous le bras.

Cécile.

Oh ! si vous m’aimiez bien !

Beaudéduit.

Vous en doutez ?… Qu’on en cueille un !… (Allant au fond, et appelant.) Dominique !…

Cécile.

C’est pourtant moins difficile d’aller trouver Cyprien.

Beaudéduit, redescendant.

Un maroufle ! un subalterne !

Cécile.

Précisément, ça n’a pas d’importance.

Beaudéduit.

Ah ! vous croyez que ça n’a pas d’importance ?…(À part.) Elle m’entortille ! elle m’entortille !