Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/350

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Elisa.

Comme vous diriez autre chose.

Elle va serrer le reste de l’argent dans le secrétaire, puis retire les clefs.

Carbonnel.

Oh non, comme je le pense ! (À part.) Elle n’est pas bien disposée. (Elisa s’assied à droite et met les clefs dans sa corbeille à ouvrage. Haut, tirant un carnet de sa poche.) Ma bonne amie, tu as désiré que j’écrivisse ma dépense… et, pour te plaire…

Elisa.

C’est aujourd’hui jeudi… vous savez bien que nous ne réglons que le samedi.

Carbonnel.

Ah !… c’est jeudi aujourd’hui ?

Elisa.

Est-ce que par hasard vous n’auriez plus d’argent ?

Carbonnel.

Oh si !… mais pas beaucoup !

Elisa.

Comment ?

Carbonnel.

La semaine a été orageuse… Mardi nous avons fait beaucoup de visites… Tiens ! (Lisant sur son carnet.) "Du 11… trois heures de coupé : six francs soixante-quinze… sans le pourboire…" (À part.) Il est vrai que je n’en ai pas donné. (Haut.) Mais ça fait une brèche !… les voitures, ça devrait te regarder… c’est pour toi.

Elisa, avec explosion, se levant.

Ainsi, monsieur, vous ne pouvez pas offrir une voiture à votre femme ?…