Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/410

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Lambert.

Me pardonneront-ils le compromis que je viens de faire avec vous ?

Fourchevif.

Ah ! qu’est-ce que ça leur fait ?

Lambert.

Voici Hugues-Adalbert de Fourchevif ; il a été aux croisades.

Fourchevif.

Ah ! il a été ?… (À part.) Ça fera plaisir à ma femme. (Haut.) Il est bien noir ! c’est le climat.

Lambert, regardant un panneau du mur, derrière le bureau, et riant.

Ah ! ah ! je le reconnais, c’est bien ça.

Fourchevif.

Quoi donc ?

Lambert.

Une histoire que m’a racontée souvent mon grand-père. (Frappant sur le panneau.) Il y a un bailli là dedans.

Fourchevif.

Dans le mur ?

Lambert, s’asseyant sur un canapé.

Oui, il est là depuis 1623. Il avait osé lever les yeux sur la femme de Raoul, seizième baron de Fourchevif. Raoul revenait de la chasse… le bailli effrayé se jette dans un placard… éternue… et aussitôt Raoul fait murer le placard.

Fourchevif.

Ah ! mon Dieu ! parce qu’il avait éternué !

Lambert.

Le lendemain, on découvrit que les soupçons de Raoul n’étaient pas fondés :