Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/239

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Berthe, à part.

Il veut parler de…

Elle fait le geste de donner un soufflet.

Chatenay.

J’ai beaucoup voyagé… j’ai vu danser à peu près toutes les cours de l’Europe, et, sans flatterie, nulle part je n’ai rencontré cette élégance facile, cette distinction sans raideur…

Berthe.

Ah ! monsieur ! (À part.) Mais il n’est pas méchant du tout. (Haut, avec hésitation.) Et vous, monsieur, vous ne dansez donc pas ?

Chatenay.

Moi ? quelquefois… hier par exemple…

Berthe, à part.

Aïe !

Chatenay.

Mais j’ai si peu de succès…

Berthe, à part.

J’ai eu tort de lui demander ça.

Chatenay.

Pour que je me lance, pour que je me décide à exposer en public ma gaucherie naturelle, il faut que je sois entraîné, fasciné…

Berthe.

Ah ! monsieur ! (À part.) Dire que j’ai donné un soufflet à ce grand monsieur-là.

Chatenay.

Alors, je perds la tête…j’oublie mon insuffisance… je vais… je vais… jusqu’à ce qu’un accident imprévu…