Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/284

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Madame Galimard.

Je viens de la mettre à la porte, votre Jeannette !

Galimard.

Comment ! une si bonne fille ! la renvoyer… un jour où j’attends du bois !

Madame Galimard.

Je l’avais prise pour tout faire, et Mademoiselle refuse de vernir le ceinturon de notre cousin Alexandre, sous prétexte qu’il est militaire.

Galimard.

Le ceinturon ! le ceinturon ! que diable ! ce n’est pas l’affaire d’une bonne… c’est l’affaire d’un tambour… Jeannette n’est pas un tambour.

Madame Galimard.

Aussi je compte prendre un domestique mâle.

Galimard.

Ah ! bah !

Madame Galimard.

Je l’attends aujourd’hui… ma tante doit me l’envoyer.

Galimard.

Allons bon ! une figure nouvelle ! un jour où j’attends du bois !

Madame Galimard.

Justement ! un homme est plus fort… il pourra vous aider.

Galimard.

C’est égal !… elle m’allait, moi, cette Jeannette ! j’étais habitué à lui dire : "Jeannette, ma camomille !… Jeannette, ma bourrache !… Jeannette !…" tandis que je vais avoir là un grand gaillard, avec de la barbe… comme moi… qui