Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/348

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’est nourrice !… Dire que je tiens une nourrice par le bout du nez !

Sabouleux. — Ah ! c’est une histoire bien drôle ! Un beau matin, il y a huit ans, M. le maire dit à mon épouse : "Nastasie, veux-tu prendre un nourrisson ? — Nous en prendrions trente-six pour être agréables à M. le maire", que je lui réponds…

Pépinois.

Mazarin, va !…

Sabouleux.

Alors, y me donne une adresse pour Paris… M. de Claquepont…

Pépinois, rasant.

Le père de Suzanne… Quarante mille livres de rente… et des breloques…

Sabouleux.

Grosses comme ça… J’arrive chez un monsieur très bien… qui avait les pieds à l’eau… dans la moutarde.

Pépinois.

Avec sa fortune, il le peut !

Sabouleux.

Je lui dis : "C’est moi que je suis l’époux de Nastasie…" Là-dessus, il plante là sa moutarde et y me fait manger du veau, du gigot et des z’haricots… que je ne pouvais plus tenir dans mon gilet.

Pépinois.

Cristi ! quel bon état que d’être nourrice !

Sabouleux.

Après ça, la maman… une femme superbe !… m’entortille la mioche dans des tas de couvertures et elle m’embrasse…