Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/349

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Pépinois, transporté.

Cristi !

Sabouleux, sursautant.
Fais donc attention, toi ! tu vas me couper !… (Continuant son récit.) En me disant : "Père Sabouleux, soignez-la comme votre prunelle.

Oh ! madame !…" Et me v’là en chemin de fer avec la môme… le reste de mon gigot… et une bouteille de cassis.

Pépinois, lui ôtant sa serviette.

C’est fait… en v’là pour deux sous… j’vas les marquer… (Il prend un morceau de craie et fait une raie contre la cheminée à côté de plusieurs autres.) Ca fait dix-neuf barbes.

Sabouleux, allant prendre le plat à barbe sur la table à gauche.

C’était bien la peine de m’interrompre… Nous v’là donc en chemin de fer. Au premier tour de roue… houin ! houin !… v’là Suzanne qui commence à chanter

Il revient à Pépinois.

Pépinois, versant de l’eau chaude dans le plat à barbe.

Elle avait faim.

Sabouleux, tout en se lavant le menton.

Je lui offre du gigot… elle n’y mord pas. Alors, je lui fais avaler du cassis… Plus elle pleurait, plus je lui faisais avaler de cassis…

Pépinois.

Ca les soutient

Sabouleux.

Le cassis ? c’est le lait des enfants !

Pépinois.

C’est connu !

Il va replacer le plat à barbe sur la cheminée et revient écouter.