Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/369

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Flavigny, à part.

Tiens ! je le croyais riche ! (Il place sur sa tête le chapeau que jusqu’alors il tenait à la main.) Vous permettez, je prends froid.

Criqueville.

Par exemple !… je viens donc, sans préambule, vous demander une place dans votre administration… car je n’en accepterais pas ailleurs… c’est sous un maître tel que vous que je veux…

Flavigny.

Et avez-vous fixé votre choix ?

Criqueville.

J’ai appris qu’une place d’inspecteur de première classe était vacante…

Flavigny, réprimant un premier mouvement de surprise.

Ah !… vous savez que c’est une place de dix mille francs ?

Criqueville, vivement.

Dix mille francs !… je l’ignorais. (Gaiement.) Mais ce chiffre n’atténue en rien mon vif désir de l’obtenir.

Flavigny.

Vraiment ! (À part.) Il ne doute de rien, ce petit monsieur ! (Haut.) Je serais très heureux… certainement… de pouvoir vous dire, à l’instant même : Entrez en fonctions… mais cette nomination ne dépend pas de moi seul… il faut deux signatures, la mienne et celle de M. de Saint-Putois…

Criqueville, vivement.

Donnez-moi toujours la vôtre, elle doit être prépondérante…