Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/371

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Scène V

Criqueville, Kerkadec ; puis Saint-Putois
Criqueville.

Allons ! j’ai la première moitié de ma place, il s’agit de conquérir la seconde. (À Kerkadec, qui entre.) Mon garçon, annoncez-moi chez M. le directeur.

Kerkadec.

Impossible ! il ne veut recevoir personne.

Criqueville.

Comment ?

Kerkadec.

C’est l’ordre.

Criqueville, à part.

Ah diable ! échouer contre une porte fermée !… ce serait trop bête. (Haut.) J’ai rendez-vous… il m’attend.

Kerkadec.

Ah ! c’est différent… c’est que, voyez-vous, quand on le dérange… il est grincheux… comme tous les bossus au reste.

Il entre chez Saint-Putois.

Criqueville, seul.

Il est bossu !… il est bossu !… si j’avais pu prévoir ça !… (Apercevant le coussin sur la chaise de l’employé.) Oh ! quel trait de génie ! (Il le prend et se le fourre dans le dos.) Similia similibus !… La flatterie homéopathique.

Saint-Putois, entrant et grognant.

C’est insupportable ! on ne peut pas être un moment tranquille !