Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/420

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Loiseau, à part.

"Me chante ! " Butor !

Bourgillon, parcourant la lettre.

"Mon cher ami, je pense toujours à toi… ton image me suit sans cesse." (Parlé en tournant la page.) Tra la la ! (Lisant :) "Ah ! que l’absence est longue !…" (Tournant la page.) Tra la la !

Loiseau, à part.

Tra la la ! une si belle blonde !…

Bourgillon, lisant.
"Post-Scriptum.

Tu diras à M. Loiseau que les potirons sont mûrs."

Loiseau.

O bonheur !

Bourgillon.

Quoi ?… pourquoi dites-vous : "O bonheur ! "

Loiseau, embarrassé.

Parce que… parce que les potirons sont mûrs, et, comme je les aime… (À part.) Une phrase convenue qui veut dire : Je vous aime toujours, ô Loiseau ! (Haut à Bourgillon.) Quand vous répondrez à Madame, voudrez-vous avoir l’obligeance de lui dire de ma part que les épinards montent à graine.

Bourgillon.

Pourquoi ça ?

Loiseau.

Ça lui fera plaisir !

Bourgillon, à part.

Sont-ils bêtes avec leurs légumes !