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pays inconnus. Ce qu’il établissait, c’était non pas un gouvernement, mais une société avec un directeur, un conseil d’actionnaires, et une gérance en pays lointain. La colonie n’était point une province de l’empire, mais à peu près ce qu’est aujourd’hui un chemin de fer, c’est-à-dire une administration particulière, qui, pourvu qu’elle ne viole pas les lois de l’Etat, s’organise comme elle l’entend. On comprend ainsi comment l’esprit de liberté et d’indépendance a pu s’établir longtemps avant que le gouvernement anglais se préoccupât de possessions qui ne lui appartenaient qu’indirectement. Vous verrez plus tard comment ces colonies, fondations particulières, et qui n’avaient rien coûté à la mère patrie, se crurent en droit de lui refuser une reconnaissance à laquelle, n’ayant fait aucun sacrifice, elle n’avait aucun droit.

La charte réglait la condition des personnes et des terres de la façon la plus favorable pour encourager l’émigration. La compagnie était autorisée à engager comme colons tous les sujets anglais disposés à passer en Amérique ; ces émigrants et leurs enfants étaient déclarés en jouissance et possession de toutes les libertés, franchises et immunités civiles afférentes aux sujets anglais restés dans leur patrie.

La compagnie devait tenir les terres en fief du roi, suivant la coutume du manoir d’Est Green-