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d’un siècle avant que le nom même de république fût prononcé.

S’il fallait une preuve de l’unité de la Nouvelle-Angleterre, et en même temps de cet esprit d’indépendance qui en faisait dès le premier jour une nation à part, et ne tenant à la mère patrie que par un lien plus nominal que réel, on la trouverait dans ce fait bien remarquable d’une Union des colonies puritaines dès l’année 1643[1].

En 1637, après la victoire remportée sur les Indiens Pequods, qui disputaient aux émigrants le sol du Connecticut, les magistrats et les anciens de cette colonie naissante, réunis en synode à Boston, avaient parlé d’une confédération. C’était une idée qui était familière aux puritains, car la Hollande, d’où étaient sortis les premiers pèlerins, était à cette époque un objet d’études et d’admiration comme Église et comme État. L’absence des députés de New-Plymouth fit ajourner ce projet. Il fut repris l’année suivante, mais les députés du Connecticut, offusqués de certaines prééminences que réclamait le Massachussets, insistèrent pour qu’on accordât à chacune des colonies un veto sur les décisions prises par la confédération. On s’y refusa, car il était évident qu’avec cette réserve on n’arriverait à rien.

Il est curieux de voir qu’à cette époque la

  1. Bancroft, I, p. 421.