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jalousie d’un petit État amena les mêmes obstacles que la constitution devait rencontrer un siècle et demi plus tard. On sait que l’opposition des petits États manqua de tout faire échouer en 1787, et qu’on ne put parvenir à un résultat durable qu’en donnant dans le sénat une représentation égale à chacun des États, sans égard à la population ni à la richesse. C’était le même esprit d’indépendance toujours vivant, toujours inquiet, et qui encore aujourd’hui n’a rien perdu de son énergie, après que soixante ans d’expérience ont prouvé les bienfaits du gouvernement central.

Le voisinage inquiétant de la colonie hollandaise des bords de l’Hudson décida bientôt les planteurs du Connecticut à renouer des projets d’alliance avec le Massachussets, seule province assez puissante pour résister à des rivaux menaçants ; et en 1663, les colonies unies de la Nouvelle-Angleterre (c’est le nom qu’elles prirent) devinrent toutes comme une seule et même colonie, suivant l’expression d’un contemporain.

Résister aux empiétements des Hollandais et des Français, arrêter les invasions des sauvages, maintenir dans toute leur pureté et toute leur étendue les libertés de l’Évangile, tels furent les motifs d’une confédération qui dura près d’un demi-siècle, et qui, alors même qu’elle fut détruite en 1686, à la confiscation des chartes colo-