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Les magistrats municipaux doivent veiller à ce que les parents envoient leurs enfants aux écoles.

« Aucun des frères, dit la loi, ne doit souffrir qu’il y ait assez de barbarie dans une famille pour qu’on n’y apprenne pas aux enfants et aux apprentis à lire parfaitement la langue anglaise[1]. »

Les magistrats ont le droit de prononcer des amendes contre la négligence, et si elle continue, la société, se mettant alors à la place de la famille, s’empare de l’enfant, et enlève au père le droit que la nature lui a donné, mais dont il ne veut pas ou ne sait pas user.

Et ils ont raison ces législateurs primitifs ! Je n’ai jamais compris l’opposition à l’éducation primaire obligatoire, et j’entends par là, comme on le fait en Prusse, l’obligation imposée au père de famille d’envoyer son enfant dans une école gratuite. Il ne peut être permis à personne, dans la cité, de tenir un homme, un citoyen futur, dans l’ignorance et la brutalité, et d’élever ainsi un ennemi pour la société.

Le droit du père à l’éducation de son fils est sacré sans doute ; mais c’est un droit de direction et rien de plus. Il est, on l’accorde, le maître d’élever son fils à son gré, mais il n’est point maître de le tenir dans l’ignorance et de lui refuser l’éducation ; car cette éducation, si c’est un droit

  1. Bancroft, I, 458.