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à l’égard de l’État, c’est un devoir à l’égard de l’enfant, et c’est la cause de l’enfant que l’État prend en main, quand il force le père à envoyer son fils à l’école.

Cet esprit de protection, d’encouragement pour l’éducation, ne s’est jamais ralenti dans la Nouvelle-Angleterre ; c’est une des gloires auxquelles elle tient le plus. Aussi pour ce qui regarde la diffusion de l’enseignement primaire, a-t-elle le premier rang parmi les nations : elle passe même avant la Prusse, qui avec raison tire vanité des sacrifices considérables qu’elle a faits pour l’éducation du peuple[1].

L’organisation de l’enseignement primaire diffère de la nôtre, et mérite d’être étudiée. La loi de l’État fixe le nombre minimum des écoles, et le minimum de l’impôt qu’on y doit appliquer ; mais le reste regarde le township, quoiqu’on ait senti, comme en Angleterre, la nécessité d’une certaine direction générale, et qu’au Massachussets, par exemple, on ait établi un bureau central pour surveiller l’enseignement. La question de communale est devenue provinciale, mais ce que nous nommons l’État n’y touche point.

On a vu plus haut comment l’État se divise en townships ou communes ; c’est à la commune

  1. Je trouve, dans un rapport de 1832, que sur cent communes du Massachussets donnant à peu près deux cent mille habitants, on n’avait trouvé parmi les jeunes gens de quatorze à vingt ans que dix personnes qui ne savaient pas lire.